ECCLA accueille avec satisfaction l'arrivée des PPRL sur le littoral audois. En effet, l'Aude est bien est assez bien couverte pour les PPRI suite aux inondations de 1999, même si les réticences ont été très fortes dans certaines zones où les enjeux économiques ont pris le dessus sur la prévention des risques inondations (Lézignan, Berre). En revanche, à ce jour, il n'existe pas de PPRL et la pression pour urbaniser le littoral reste extrêmement forte. Ces PPRL s'avèrent donc indispensables.
De façon générale, sur le zonage :
Sur le couplage PPRL/PPRI
Sur le règlement
Une première remarque importante porte sur les dents creuses et l'unité foncière car il y a une ambiguïté.
Une dent creuse est définie comme une surface non bâtie au cœur d'un espace urbain, entourée sur 3 côtés de constructions, d'une surface maximum de 2000m2, en fait « un trou » dans le tissu urbain. Plus loin est définie une unité foncière comme une parcelle ou un ensemble de parcelles contiguës appartenant au même propriétaire.
Question : peut-il y avoir plusieurs unités foncières sur une même dent creuse ? En effet, le règlement précise qu'il ne peut y avoir qu'une seule construction par unité foncière d'un maximum de 150 m2, mais s'il peut y avoir plusieurs unités foncières par dent creuse, cela peut mener à un niveau de constructions important dans une zone à aléa fort. D'après le paragraphe « informations complémentaires », il semble qu'il ne peut y avoir une dent creuse que s'il y a un seul propriétaire de la totalité des parcelles concernées. Cet aspect devrait être clarifié dans la rédaction finale.
Globalement, notre association est contre la construction dans les dents creuses en ZUC à aléa fort (RL1). Il faut laisser de l’espace à l’eau, là où ce n’est pas construit
Globalement, dès qu'il y a extension, aménagement, reconstruction ou construction nouvelle quand c'est autorisé, les planchers des bâtiments à vivre, en particulier les pièces à dormir, doivent être hors d'eau à l'horizon 2100, soit à un niveau de 2,6m NGF. Pour les zones en aléa fort, cela peut représenter un niveau de plancher entre 0 et 2,1m du niveau du sol, soit parfois presque un étage. Même si cela rend la construction un peu plus complexe ou un peu plus chère, c’est évidemment la mesure optimale au vu de l'expérience des inondations graves où des personnes ont été prises au piège d'une maison en rez-de-chaussée pleine d’eau. Naturellement, cette mesure est impossible à mettre en œuvre sur les bâtiments existants. Cependant, chaque fois qu'il y a extension, il faudrait privilégier un étage supplémentaire plutôt qu'une extension avec emprise accrue au sol.
La plus grosse part incombe aux communes avec la mise en place de PCS (Plans Communaux de Sauvegarde).
La plupart des communes de l'Aude en ont déjà un qu'il suffira d'adapter ou de compléter car rares sont les communes de l'Aude qui n'ont aucun PPR (plan de prévention des risques). En fait, moins de 20% des communes audoises n’ont aucun risque.
Pour les particuliers, la mesure la plus simple – et relativement facile - consiste à mettre des batardeaux pour freiner l'inondation intérieure des locaux, mais si cela ne suffit pas (niveau d'eau intérieur trop haut) il est demandé de prévoir une zone refuge, ce qui est déjà plus complexe s'il n'y a pas d'étage.
Il faudra vraiment prévoir un accompagnement des personnes vivant en zone inondable :
Notre association est favorable à ces installations en zone inondable car elles permettent de valoriser des terres difficilement exploitables à condition que toutes les précautions soient prises (panneaux hors d'eau, implantation solidement réalisée, raccordement électrique hors d'eau...)
D'ailleurs ces précautions sont précisées dans le zonage RL2 : « Cas particulier : les installations photovoltaïques au sol sont autorisées sous réserve :
ECCLA s'étonne que cette rédaction bien adaptée et suffisamment précise ne se retrouve pas en RL3 où il est écrit : « Cas particulier - les installations photovoltaïques au sol : Toute nouvelle demande fera l'objet d'une étude technique qui devra notamment préciser les hauteurs de submersion (relevé topographique indispensable).
ECCLA comprend qu'en zone rurale, donc agricole (RL3), on fabrique et on épande des boues et/ou du compost de boues de STEP, même si cette seconde solution a largement notre préférence.
Mais on ne comprend pas cette même mesure en ZUC où il n'y a pas tellement d'espace disponible pour épandre des boues. Nous souhaitons que cette mesure soit retirée des zones urbaines continues (RL1, RL2 et RL4)
Par ailleurs, nous sommes opposées au stockage de matériaux et produits polluants même avec des précautions comme on le trouve en RL2 (zone urbaine continue), mais aussi en RL3 et en RL4.
Mieux vaut vraiment stocker ces matériaux dans des zones non inondables.
Le règlement fait référence aux cuves de stockage, enterrées ou non selon le zonage, qui doivent être solidement amarrées. Mais il n’y a pas d’indication sur les voitures qui ne sont évidemment pas amarrées et qui peuvent déraper très vite dès 50cm de hauteur d’eau par courant fort. Il faudrait alerter les citoyens sur le fait de mettre la voiture dans une zone non inondable ou moins inondable si possible.
En conclusion, et malgré toutes ces remarques destinées à améliorer le projet, ECCLA est très favorable à ces PPRL.
Pour ECCLA : Maryse Arditi, Présidente et Christine Roques, Secrétaire.
Narbonne, le 17/08/16