Comme à votre habitude, vous avez tué des femmes et des hommes dont vous ignoriez tout. Comme vous l’enseigne votre haine, vous avez massacré sans distinction, les passants qui vous ignorent, les caricaturistes qui vous moquent, les policiers qui vous traquent, les journalistes qui vous décortiquent. Vous les avez assassinés. Mais vous avez raté votre coup, messieurs les incapables. Croyez-vous que votre acte ignoble empêchera Charlie Hebdo, votre cible facile, de reparaître ? Pensez-vous que les journalistes tairont vos crimes par crainte de représailles ? Imaginez-vous que les habitants de ce pays baisseront les yeux devant vos cagoules ? Plus que jamais, les femmes et les hommes de presse de ce pays sont attachés aux valeurs que porte haut Charlie Hebdo : liberté et indépendance. Plus que jamais, nous, journalistes, nous battrons pour défendre la liberté d’informer, de critiquer, d’expliquer, de caricaturer, sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible. Plus que jamais, les habitants de ce pays qui est le nôtre, font face à votre menace, ignoble mais dérisoire. Messieurs les lâches, vous avez raté votre coup. Et vous ne l’emporterez pas au paradis. Quel qu’il soit.