À lire les diverses publications du Conseil Général (Newsletter du PDEDMA, mensuel Perspectives) et à entendre les discours lors des 5 réunions de présentation du Plan qui ont eu lieu du 16 au 23 mai dans les 5 grandes zones du département, on pourrait croire qu’il y a une parfaite unanimité, un superbe consensus, dans le travail de concertation pour la révision du Plan départemental de gestion des déchets ménagers.
Or, c’est loin d’être le cas et l’association ECCLA se voit encore obligée d’affirmer ses positions et ses exigences concernant ce Plan :
1/ Actions de prévention : Nous ne pouvons qu’être d’accord avec les 3 premières actions en cours de mise en œuvre. Les sacs de caisse en plastique, le Stop-Pub bien sûr (mais bien peu d’Audois l’ont effectivement reçu dans leur boîte aux lettres), le compostage individuel (parmi les 4 communautés pilotes, la CC Corbières en Méditerranée l’a mis en œuvre en … 2001 et a déjà distribué plusieurs centaines de composteurs). Cela nous paraît donc bien timide.
2/ Objectifs de prévention : Le Conseil Général gonfle systématiquement le tonnage annuel en parlant de 623kg/habitant.an, ce qui permettra donc plus facilement de parler plus tard de réduction… Mais surtout, il ose proposer (réunion de Coursan) un objectif de… moins 0,5% en 2017. De qui se moque-t-on ? Tant qu’on n’affichera pas des objectifs ambitieux, il n’y aura pas de volonté politique et pas d’adhésion des citoyens.
3/ Déchets ultimes : Par définition même, un " déchet ultime " n’est pas évolutif. Il ne peut donc pas dégager de méthane, comme l’affirme le Conseil Général quand il parle d’enfouissement avec valorisation du biogaz. Il est donc impératif d’organiser partout la collecte séparée des biodéchets (ou fermentescibles), pour qu’on puisse vraiment parler de déchet ultime et que la réalisation de centres d’enfouissement soit acceptable par leurs futurs riverains.
4/ Gestion de proximité : Compte tenu des pollutions et nuisances générées par le transport des déchets, ECCLA considère comme absolument indispensable de prendre en compte le principe de proximité dans la révision du Plan. Il faut abandonner l’idée d’un méga-CET pour tout l’ouest du département (que ce soit à Lassac ou ailleurs) pour arriver à plusieurs petits centres d’enfouissement de déchets vraiment ultimes à bien répartir territorialement.
5/ Financement du service des déchets : Le Conseil Général reste complètement dans le flou. Or, pour que les Audois se sentent responsabilisés, ils doivent s’apercevoir du résultat de leurs efforts de réduction des déchets et de recyclage. Un moyen important pour cela est de payer effectivement en fonction de ce que l’on jette. Le système actuel marche sur la tête : on paye ce service en se basant sur… la taxe sur le foncier bâti. Imagine-t-on de payer ses kWh d’électricité, ses litres de carburant ou ses m3 d’eau en fonction d’on ne sait quel impôt ? Alors, pourquoi ce système de taxe pour les déchets ? Une étude récente menée par " Service Public 2000 " (chargeable surwww.ecologie.gouv.fr/IMG) vient encore de démontrer, exemples à l’appui, l’efficacité économique et environnementale de ce paiement lié à la quantité d’ordures.
Une nouvelle réunion de la Commission départementale du Plan doit avoir lieu au Conseil Général le 19 juin, et ECCLA tient à faire connaître dès maintenant ses positions aux élus et à tous les Audois.
Nous ne cautionnerons en aucun cas un Plan voué d’avance à l’échec.
Narbonne, le 01 juin 2006