Revoici l’annuelle semaine du développement durable. Outre qu’ECCLA n’apprécie guère ce terme qui est, il est vrai, entré dans tous les discours - du Ministère aux Mairies - si ce n’est encore dans les faits, il est évident pour nous que c’est toute l’année qu’il convient de s’occuper de notre planète et de maîtriser notre développement si peu durable. Mais nous voulons saisir l’occasion de faire un petit bilan de l’année écoulée, des progrès réalisés, des obstacles encore à surmonter.
Plusieurs communautés de communes s’orientent vers la promotion du compostage individuel, peut-être un premier pas vers le compostage collectif de la fraction fermentescible collectée sélectivement.
Après celles de Castelnaudary, les boues des stations d’épuration de Narbonne et de Carcassonne sont aussi valorisées en compost, qui sera précieux pour les sols audois.
D’anciennes décharges (Cuxac d’Aude, Saint Ferriol, etc) commencent à être réhabilitées. Mais, l’indispensable Centre d’Enfouissement Technique de l’ouest audois n’est toujours pas sur la bonne voie et le choix imposé du site de Lassac ne laisse rien présager de favorable. Et on attend toujours la facturation au poids de déchets produits.
Par ailleurs, nous sommes préoccupés par le devenir des nombreux terrains des Salins du Midi, dont on sait qu’ils sont proposés à la vente. Il faudra naturellement les préserver de toute urbanisation et les laisser ouverts aux ornithologues et autres observateurs admirateurs de l’avifaune.
En revanche, nous ne sommes pas vraiment rassurés sur l’avenir de l’énergie éolienne : si le Sénat (grâce en particulier à nos 2 sénateurs audois et à la mobilisation de centaines d’élus du département) a réussi à contrer début mai les amendements anti-éoliens de quelques députés très pro-nucléaires, la " commission mixte paritaire " devra bientôt arbitrer entre les 2 textes et ce n’est pas encore gagné.
Dans l’Aude, la production électrique éolienne a dépassé en 2004 les 246 millions de kWh (soit près de 15% de la consommation électrique totale du département), mais aucun nouveau parc n’a été mis en service depuis plus de 2 ans (Névian en mars 2003). Quand ce ne sont pas la Diren ou le Préfet qui bloquent les permis de construire, c’est le Tribunal Administratif qui vient les annuler sur les recours des associations anti-éoliennes toujours richement dotées (par qui, peut-on se demander…). Heureusement, la Cour d’Administrative d’Appel vient parfois rétablir les choses, comme récemment pour le parc de Fitou 2.
Les ressources de notre planète sont limitées et, même si le développement dit durable progresse dans divers domaines, il reste bien des efforts à faire et bien des freins dans les têtes, dans les intérêts, dans les comportements.
Narbonne, le 28 mai 2005
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